Le court-métrage d’animation « Le Mans 1955 », réalisé par Quentin Baillieux, revient avec émotion et sobriété sur l’un des drames les plus marquants de l’histoire du sport automobile.
En seulement quelques minutes, le film plonge le spectateur au cœur de la célèbre course des 24 Heures du Mans, à une époque où la vitesse fascinait autant qu’elle effrayait.
Le 11 juin 1955, la course bat son plein devant 300 000 spectateurs. Les Flèches d'argent de Mercedes-Benz sont les grandes favorites, incarnant l’élite de la technologie automobile de l’époque.
Parmi les pilotes engagés, Pierre Levegh, expérimenté et respecté, partage son volant avec son coéquipier et ami John Fitch.
Mais à 18 heures, tout bascule. Un accrochage en pleine ligne droite provoque l’explosion de la voiture de Levegh, projetant des débris métalliques meurtriers dans la foule.
Le bilan est terrible : plus de 80 morts et des centaines de blessés. Il s’agit de la plus grande tragédie de l’histoire du sport automobile.
Le court-métrage ne se contente pas de reconstituer les faits. Il met en lumière les réactions humaines face au drame : la sidération du public, la douleur des survivants, mais surtout, la décision controversée de ne pas interrompre la course. À travers le regard de John Fitch, témoin direct et silencieux du chaos, le film interroge la logique impitoyable du sport spectacle.
« Le Mans 1955 » est un hommage bouleversant, servi par une animation élégante et minimaliste. Il nous rappelle que derrière les bolides et les exploits, il y a des vies humaines — parfois sacrifiées sur l’autel de la performance.